dimanche 28 octobre 2007

DMZ

La DMZ, ou "Zone Démilitarisée", est un terrain miné et protégé par d'effrayants miradors et barbelés de 4 km de large et 238 km de long qui longe le 38è parallèle, qui sépare la Corée du Nord de sa voisine méridionale.


Un petit rappel historique s'impose pour replacer les choses dans leur contexte (j'avoue pour ma part avoir un peu oublié l'histoire assez complexe de la partition avant d'arriver en Corée). En 1947, alors que l'URSS occupait le Nord du pays et les Etats-Unis le Sud, les Nations-Unies décidèrent de la tenue d'élections libres pour unifier le pays, que l'URSS soutenue par les partis de gauche locaux boycotta. Ces élections eurent donc lieu seulement au Sud et portèrent au pouvoir le dictateur Syngman Rhee, alors qu'au Nord fut proclamée la République démocratique de Corée avec au pouvoir Kim Il-Sung, ancien résistant aux forces japonaises d'occupation et leader du parti communiste local. Les deux dictateurs rêvaient de réunifier la Corée sous leur propre banière, mais en 1950 c'est du Nord que vient l'offensive. Les troupes nord-coréennes franchirent le 38è parallèle et occupèrent Séoul en juin. Sous l'influence des Nations-Unies les Américains vinrent en renfort des troupes sud-coréennes, reprirent Séoul en septembre et repoussèrent les forces du Nord jusqu'à la frontière chinoise. C'est alors que la Chine entra dans le conflit, repoussant les forces américaines au niveau du 38è parallèle, où le front se stabilisa autour de la ligne de démarcation actuelle. Aujourd'hui encore aucun traité de paix n'a été signé entre les deux pays, et la Corée du Nord est devenue sous l'influence de Kim Il Sung puis de son fils Kim Jung Il l'un des pays les plus fermés au monde.

Près du village frontalier de Panmunjeon, où le cessez-le feu fut signé en 1953, une zone touristique a été aménagé, qui est pour les touristes et les civils sud-coréens la zone la plus proche de la Corée du Nord où il est possible de "s'aventurer", et qui constitue l'attraction la plus courue du pays avec 20 millions de visiteurs chaque année. Un "incontournable" donc, avec tout le mauvais gout que ça comporte (les Américaines posant pour la photo près des barbelés en criant "Try to look free"... authentique!!!). Côté mauvais goût aussi, voilà ce qu'on trouve à deux pas du Prisoners Bridge, pont emprunté pour traverser la frontière par les prisonniers de guerre restitués au Sud en 1953:
Une fête foraine!
Prisoners Bridge. Les collines boisées au fond c'est la Corée du Nord...pas si effrayant que ça non?
Là où je pensais pouvoir ressentir la tension palpable entre les deux pays, j'ai eu l'impression de visiter un musée de la réunification. L'optimisme affiché par les guides sud-coréens concernant la possible ouverture des frontières m'a vraiment surprise! Ainsi au programme des visites figurait la gare de Dorasan, qui sera la dernière gare sud-coréenne de la ligne rapide Séoul-Pyongyang du "futur" transcoréen. La gare est ultra-moderne et fonctionnelle, il y a même des femmes de ménage qui nettoient les toilettes! Seulement en l'attente d'un oui de Pyongyang les rails...partent dans le vide!

On y croirait presque...

Dans les années 70, en trouvant de la terre humide et en creusant pour découvrir une source, des soldats sud-coréens ont découvert un tunnel creusé par les Nords-coréens sous la frontière, dont l'extrémité se situait à 60km de Séoul seulement! Soucieux ils ont alors procédé à des recherches dans la région et ont découvert trois autres tunnels du même type (dont le dernier il y a 15 ans à peine...). J'ai ainsi pu pénétrer dans le troisième de ces tunnels, situé à 350m sous terre et long d'environ 600m jusqu'à la fameuse frontière souterraine de la DMZ. La réaction des Nords-coréens lors de sa découverte a été particulièrement originale: ils se sont amusés à peindre en noir une partie des murs pour faire croire à la présence de charbon, et espérer prétendre que ce tunnel ne servait qu'à une future mine! Bien sûr les Sud-coréens qui ont les mêmes montagnes de granit ne se sont pas laissés abuser bien longtemps...


mercredi 24 octobre 2007

Icheon

Ce qui suit va, j'en fais le pari, passionner au moins deux d'entre vous!
Partie dans l'idée que la Corée était la patrie de la céramique, idée que d'aucuns d'entre vous n'ont cessé de me répéter avant mon départ, j'avais pour l'instant été déçue de ne pas trouver beaucoup de traces de cet artisanat. Pire encore, j'ai vu plus de céramiques à Tokyo (alors qu' historiquement les Japonais auraient "volé" les secrets de la porcelaine aux Coréens au Moyen-Âge) que partout ailleurs en Corée...
Donc, "si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi", je me suis aujourd'hui rendue à la rencontre des villages de céramistes (et en particulier du seul que mentionnait mon Lonely Planet): Icheon, petite bourgade de 190 000 habitants à 60km de Séoul. Inutile de vous dire que l'idée d'aller chiner des céramiques n'a pas engendré un enthousiasme débordant chez mes amis, j'y suis donc allée seule...J'arrive donc dans une affreuse ville en bordure d'autoroute, là je me rends compte que le village en lui-même se trouve à 15km en bus, qu'à celà ne tienne je saute dans le bus local mais bien sur j'oublie de descendre et me retrouve perdue en pleine cambrousse (le chauffeur horrifié m'a arrêté à un autre arrêt m'intimant de prendre le bus en sens inverse) à me demander si cela valait bien la peine...
Hé bien si! Je n'ai pas regretté une fois arrivée dans le village (où en ce mercredi après-midi j'étais la seule "chineuse"- "bobo"- "cliente"!). Les artisans se sont révélés adorables, me faisant visiter leurs ateliers et m'expliquant (enfin aucun ne parlait anglais donc expliquer est un grand mot...) les techniques coréennes, m'invitant à prendre le café et diverses friandises...Bref pour votre culture voici quelques photos / vidéos:

Un des céramistes devant son four...L'une de ses oeuvres a été donnée à Vénus Williams lorsqu'elle a gagné le tournoi de Séoul il y a quelques mois!
La "Tuile à Loup" version coréenne, ça pourrait être ça:
Ou ça:
Eric rattrape deux mois de compta en retard:
Bon je n'arrive pas à télécharger les vidéos aujourd'hui, ce sera pour la prochaine fois sorry ;)

lundi 22 octobre 2007

Japon

Ma chambre...
Tokyo transfigurée la nuit ...
Relooking Tokyoïte

mardi 9 octobre 2007

Le régime (dictatorial) coréen

Rassurez-vous je ne vais pas parler de politique, si je prends la plume c'est pour vous exposer mes petites interpellations très "girly" en Corée.
En effet vous vous rappelez surement qu'il y a quelques mois je faisais une véritable obsession sur mon poids, dévorant à mes heures (de stagiaire) perdues les pages régimes de Elle et me restreignant au strict minimum au niveau nourriture, sans grand succes...ce à quoi mes collègues répondaient que je pouvais dormir tranquille car en Corée je perdrais vite tout kilo superflu! Je fantasmais donc déjà sur une nourriture saine, à base de légumes verts et de fruits, de thé vert à haute dose et me disais que là bas je ne pourrais pas céder à la tentation. En réalité ici j'ai depuis longtemps oublié les légumes et la soupe aux choux, ma cantine est le Burger King et le Dunkin Donuts, je ne bois jamais de thé (il a un gout de maïs dégueu) je mange en moyenne un paquet de cookies par jour, je cours sur un tapis une demi-heure par semaine pour soulager ma conscience et pourtant mes trois kilos superflus ont fondu comme neige au soleil. Je n'avais pas réalisé que la Corée était un des pays les plus montagneux au monde, donc pas de culture (à part du riz et du kimchi, un chou épicé qui constitue la nourriture de base ici meme au ptit dej!), pas d'élevage: la Corée importe la majeure partie de sa nourriture, voilà pourquoi les avenues font la part belle aux enseignes de malbouffe du monde entier et qu'il faut dépenser des fortunes pour avoir des produits frais. Par exemple ici un pack sous vide de deux pommes de mauvaise qualité coute deux euros. Le raisin, dégueulasse, est encore plus cher. En comparaison pour 2,5€ je peux manger un plat de nouilles ou de raviolis sautés délicieux dans n'importe quel bouiboui. Je ne mange donc jamais de fruits, à l'exception des délicieux smoothies préparés par les petites échoppes dans la rue, à base d'un peu de fruits, de glace, d'eau et humhum...de sucre!
Quant à la viande (et au poisson bizarement) c'est également très cher, le porc restant abordable mais le boeuf étant lui hors de prix! Ainsi si on veut manger la spécialité coréenne de barbecue (une des spécialités les plus fines ici, alors que ce n'est que des morceaux de viande grillées au gaz ds des feuilles de salade), il faut compter 9€ par personne ce qui est ici très cher! Et à ce prix là la ration de viande est de 120g par personne seulement: on reste donc pas mal sur notre faim et on se précipte dans le premier fast food pour prendre un hamburger avec du vrai steack.
D'où ma petite interpellation: comment ai-je fait pour perdre ces qq kilos et comment font les coréennes pour être toutes aussi fines? (je vous jure ici même Audrey Tautou n'oserait pas sortir en jupe!) Et bien j'en viens à penser qu'ils sont maigres car carencés. Ils ne mangent presque jamais de viande, ou alors bouillie, ou alors des plats avec des traces de viande et jamais ou presque de laitages (ils sont fans des petites briques de lait sucré fraise ou chocolat que je mangeais en primaire, donc autant vous dire que j'ai presque oublié le gout du lait...du fromage n'en parlons pas!). Le climat doit jouer aussi, l'humidité ambiante aidant à la transpiration et aussi diminuant la faim. D'ailleurs depuis que l'automne est là je sens mon appétit décupler! Bref j'ai repris ici des habitudes alimentaires désastreuses, et je compte sur vous tous en décembre pour m'aider à ne pas trop craquer sur le fromage, le vin, le pain et tout ce qui m'aura manqué ces qq mois, mais au contraire me préparer de la viande et des légumes verts afin que tous ces efforts n'aient pas été vains! Merci!!!
Dans une semaine je pourrais vous parler des effets des sushis, de la soupe Miso et des teryakis sur mon métabolisme! Vous êtes pressés hein?:)